
Cette semaine est l’anniversaire de l’Auld Alliance
A Édimbourg, sur la façade de la « Scottish Free French House » inaugurée le 23 juin 1942, Charles de Gaulle a permis de graver cette phrase : « L’Alliance Franco Écossaise, la plus vieille alliance du monde ». L’alliance entre les royaumes de France et d’Écosse se concrétise le 23 octobre 1295 à Paris sous forme de traité manuscrit et paraphé par les représentants de Jean Baillol (roi d’Écosse de 1292 à 1296) et Philippe le Bel. Ce traité se trouve actuellement conservé aux Archives Nationales à Paris.
L’Auld Alliance se forme contre le royaume d’Angleterre fort belliqueux envers les royaumes de France, de Norvège et d’Écosse. Ces derniers profondément attachés à obtenir leur indépendance face à l’Albion concluent un accord avec la France et se jurent protection et appui sans faille lors d’agressions anglaises, aussi bien sur le sol écossais que le sol français.
En 1326 en France, le Traité de Corbeil renforce les engagements de l’Auld Alliance, il est signé par Robert 1er d’Écosse plus connu sous le nom de Robert Bruce et Charles IV, au prieuré de Saint-Jean-en-l’Isle.
En 1328, le Traité d’Édimbourg-Northampton met fin au conflit avec l’Angleterre et reconnaît l’indépendance de l’Écosse et le titre royal de Robert Bruce.
L’Histoire est émaillée de fierté, de perfidie, de stratégie militaire, de torture, de courage, de trahison, de clans ou clann en gaélique, de rois vaillants et ceux qui le sont moins, en voici quelques moments :
– 1296 Bataille victorieuse au Pont de Stirling avec notamment William Wallace et les clans écossais du Nord ; Fait Gardien de l’Alba, trahi par les siens, les anglais afin de dissuader toute nouvelle rébellion, lui font subir une fin atroce. Mel Gibson s’en inspire pour la réalisation de Braveheart
– 1336 Guerre de Cent ans – Philippe de Valois assure une aide militaire au jeune roi d’Écosse David II en exil en France pour sa sécurité
– 1346 Bataille de Neville’s Cross – Invasion des écossais en Angleterre pour défendre les intérêts des français, suite à la rupture de la trêve de Malestroit (Guerre de Cent ans) par le roi Édouard III
– 1422 Bataille de Baugé avec la création d’une garde écossaise au service du roi de France, en remerciement de leur appui militaire
– 1429 Jeanne d’Arc lève le siège d’Orléans entourée par des écossais
– 1513 Bataille de Flodden Field . Dépourvus de leurs épées traditionnelles de Schiltron, les écossais tombent en nombre sous les assauts des hallebardiers, non sans vaillance.
L’alliance politique et militaire se voit renforcée par le mariage du futur François II et de la tristement célèbre Marie Stuart en 1558.
L’Auld Alliance prend fin le 6 juillet 1560 par le traité d’Édimbourg. L’Écosse favorable au protestantisme se rattache à l’Angleterre réformiste et à sa souveraine Élisabeth 1ère. La France par la signature du traité renonce à ses droits en Écosse.
Sur le plan culturel Ald Allyance a permis d’obtenir la double-nationalité. Aujourd’hui nous avons le programme universitaire Érasmus, mais à bien regarder, il se trouve déjà dans le traité de 1295, par les échanges d’étudiants en théologie par exemple. L’Auld Alliance laisse son empreinte sur le drapeau britannique, il s’agit du fond bleu azur barré de la croix de Saint-André, patron de l’Écosse.