Savez-vous que la fête d’Halloween, incontournable dans les pays anglo-saxons et désormais en France, a des origines celtiques ?
La fête de Samain (ou Samhain) est même à l’origine de notre Toussaint nationale. Ce rite païen célèbre les morts et indique le début de la saison sombre.
Partir à la découverte de l’au-delà…
L’année gaélique est basée sur le cycle de l’année celtique protohistorique. Elle compte 4 fêtes religieuses très importantes et Samain est la première d’entre elles. Son nom pourrait signifier « fin de l’été ».
Elle symbolise le passage d’une année à l’autre, qui commence par la « saison sombre » (par opposition à la « saison claire », puisque les Celtes n’ont que deux saisons). Elle correspondait donc au moment de la baisse de la luminosité. Quand les moissons sont finies, que les premières gelées surviennent, un nouveau cycle débute.
Durant cette nuit particulière, le monde des vivants et celui de l’au-delà ne sont plus séparés par des frontières hermétiquement fermées. Durant quelques heures, les vivants, les morts et les autres créatures peuvent passer d’un univers à l’autre, à leur guise.
C’est aussi pour cela que, selon la tradition, on allume des feux. Ils aident les esprits à se repérer et à trouver leur chemin.
Une fête 100% irlandaise
Il n’y a aucun document permettant d’affirmer que Samain existait dans la civilisation proto-celtique, et donc chez les Gaulois.
Les premières traces de cette tradition ont été retrouvées dans des manuscrits datant du Haut Moyen Âge (une période qui s’étend de 627 à 987). Même si elle s’inspire probablement de rites populaires et païens, existant depuis toujours en Europe, il ne s’agit donc pas d’une célébration celte à proprement parler. En effet, la création de Samain est nettement postérieure à l’époque où cette culture était dominante.
Des « origines celtes » crées de toutes pièces
L’idée d’une fête de Samain existant chez les Celtes ne vient pas de nulle part.
Au 17e et au 18e siècle, au Royaume-Uni, les historiens cherchent à étancher la soif d’identité culturelle des Irlandais. A cette époque, ce peuple a subi plusieurs périodes de famines. Il y a notamment eu celle de 1740-1741, qui fut probablement aussi dévastatrice que la Grande Famine (source). Pour souder les Irlandais, et insuffler un sentiment national, la couronne d’Angleterre imagine donc que la Samain a été créée par les Celtes de l’Antiquité.
Une belle histoire qui trouve vite un écho favorable auprès de la population. Pour enfoncer le clou, on laisse aussi croire que la date de cette fête irlandaise correspond à la veillée de la Toussaint (« The evening of all Saints’ day », devenue, suite à plusieurs contractions, « All Hallow’s Eve’ » puis « Hallowe’en ».)
Les artistes, qu’ils soient peintres ou écrivains, ce sont alors emparé de ce mythe, qu’ils ont contribué à diffuser dans les esprits.
Pourtant, Samain était probablement une fête dont la date fluctuait en fonction de calendrier lunaire. Elle était sans doute célébrée entre la fin octobre et le début du mois de décembre.
Et la citrouille dans tout ça ?
« Jack- -o’-lantern » était de son vivant un maréchal-ferrant ivrogne, radin et méchant. A sa mort, le Paradis refuse donc de l’accueillir. Mais l’Enfer n’en veut pas non plus ! Parce qu’il avait rusé avec le Diable lorsqu’il était encore sur terre, ce dernier s’était engagé à le laisser tranquille à jamais.
Ainsi, depuis le jour de sa mort (un 31 octobre !), Jack erre entre le monde des morts et le monde des vivants, dans le noir, simplement éclairé par un navet creusé comme une lanterne. A l’intérieur, la flamme qui l’éclaire provient de braises de l’Enfer…
Cette légende du 17e siècle, très connue en Irlande et en Ecosse, a donné naissance à une belle coutume : creuser un navet et y introduire une bougie le soir d’Halloween.
Après la Grande Famine, lorsqu’ils émigrent aux Etats-Unis, les Irlandais emportent avec eux cette tradition. Ils échangent simplement leurs navets contre des citrouilles, plus répandues et plus faciles à vider.
Où fêter la Samain en Irlande ?
Le must pour se faire peur (mais pas trop non plus) : le Púca Festival. Il fera le bonheur des adultes et des ados, mais il vaut mieux ne pas y aller avec des enfants, ils pourraient être effrayés.
Créé en 2019, il se déroule dans deux comtés irlandais, Meath et Louth.
Au programme : des spectacles lumineux, des visites de châteaux la nuit, des concerts, des histoires glaçantes… Chaque détail a été soigné pour vous mettre dans une ambiance bien « creepy ». Chair de poule garantie !
Sinon vous pouvez aussi participer aux nombreux événements organisées pour l’occasion dans toute l’Irlande :
- assistez à des défilés costumés à Dublin ou à Belfast ;
- chantez et dansez dans un concert à Galway ;
- imprégnez-vous de l’atmosphère d’un pub à Cork ;
- et passez un bon moment avec vos enfants en profitant d’animation conçues pour eux.