La Guiness, une bière mythique

Qui dit Irlande, dit… Guinness. Après plus de 260 ans d’existence et un incroyable succès depuis sa création, la célèbre bière brune est un élément incontournable du patrimoine gastronomique du pays.

Plus d’un million de pintes seraient servies chaque jour en Irlande ! Elle a même inspiré une recette devenue un grand classique de la cuisine locale : la « Guinness pie », une tourte à base de bœuf cuit dans la stout, que vous pourrez déguster dans les pubs de Dublin.

Guinness

L’aventure Guinness de 1725 à nos jours

 1725 – 1775 : les débuts d’une petite brasserie dublinoise

Arthur Guinness naît dans le comté de Kildare en 1725.  À 27 ans, il lance sa brasserie à Leixlip.

7 ans plus tard, il prend une décision qui va changer le cours de sa vie et celle de tous les amateurs de bière : il s’installe à Dublin. Le 31 décembre 1759, il signe un bail de 9 000 ans pour brasser de l’ale dans un entrepôt à St James Gate (transformé depuis en « Guinness Storehouse » !).

En 1769, il exporte ses premiers fûts en Angleterre et  sa bière se vend très bien.

1775 – 1825 : la première bière noire Guinness voit le jour

Constatant le succès d’une bière noire londonienne à Dublin, la « porter », Arthur fait un pari audacieux : il arrête le brassage des ales pour se focaliser uniquement sur la Porter. Il crée la West India Porter, à l’origine de la populaire Guinness Foreign Extra Stout.

Puis en 1803, il passe le flambeau à son fils nommé… Arthur, comme lui. Ce dernier sera son digne successeur et, en 1821,  il perfectionne le brassage et lance la Guinness Superior Porter, l’ancêtre de la Guinness Original et de la Guinness Extra Stout.

1825 –  1875  : la Guinness s’exporte dans le monde entier

En 1850, Sir Benjamin Lee Guinness prend la relève de son père. Ce visionnaire va expédier de la Guinness aux quatre coins de la planète, jusqu’en Nouvelle-Zélande. Il est aussi le créateur de l’étiquette iconique de la brasserie, avec le symbole de la Harpe qui fait référence à Irlande.

Edward Cecil, son successeur, va ensuite doubler la taille du site de St James Gate. Elle possède alors des équipements impressionnants, comme son propre réseau ferroviaire, sa tonnellerie et sa malterie.

1875 – 1925 : Guinness se lance dans la R&D

Après s’être doté d’une flotte de barges pour transporter sa bière, Guinness décide d’innover en recrutant des universitaires experts en sciences et en chimie.

La brasserie développe ainsi un laboratoire de recherche, puis une salle de brassage et de maltage expérimentaux.

1925 – 1975 : l’ère du marketing et de la commercialisation à grande échelle

Guinness accélère sa croissance en se lançant dans de vastes opérations de communication sous la présidence de Rupert Guinness, 2e comte d’Iveagh :

  • publication de publicités devenues cultes dans la presse nationale britannique (« My Goodness, My Guinness », « Guinness for the strength », « Guinness is good for you ») grâce au talent de John Gilroy, artiste paysagiste et peintre portraitiste ;
  • lâcher de 150 000 bouteilles en édition limitée dans l’océan Atlantique, à l’occasion du bicentenaire de la brasserie ;
  • une bouteille de Guinness offerte à Noël aux soldats engagés dans le Corps expéditionnaire britannique en France ;
  • lancement de la Guinness Draught, qui caracole immédiatement en tête des ventes des pubs et des bars du Royaume-Uni ;
  • ouverture de brasseries dans d’autres pays (Nigéria, Malaisie).

1975 à aujourd’hui : Guinness est légendaire, mais continue de se réinventer

Guinness innove avec le Rocket Widget, la capsule flottante présente dans les canettes puis dans les bouteilles, une innovation qui reçoit en 1991 le prestigieux prix Queen’s Award pour son avancée technologique.

En 2000, la Guinness Storehouse ouvre ses portes au grand public à Dublin, afin de lui faire vivre une expérience interactive sur 7 étages.

En 2009, Guinness fête ses 250 ans.

Plusieurs projets inventifs voient ensuite le jour : nouvelles campagnes publicitaires, création du Brewers Project pour élaborer de nouvelles recettes et réinterpréter les anciennes, lancement de nouvelles bières (Guinness Nitro Ipa, Dublin Porter, West Indies Porter et Guinness Golden Ale).

À la pression ou en canette ?

Si vous avez la chance de vous rendre en Irlande

Il n’y a pas à hésiter : optez pour la pression !

Servir la Guinness est tout un art :

  • elle nécessite une tireuse utilisant de l’azote (les autres se servent de CO2) ;
  • le temps de préparation est de 119,5 secondes très exactement ;
  • chaque pinte est servie à une température très précise, et en deux fois : le temps de pose va permettre à sa mousse crémeuse et délicate de se former.

Le must : admirer la vue de Dublin depuis la terrasse du Gravity Bar, en sirotant une pinte offerte par la Guinness Storehouse après votre visite de cette cultissime brasserie.

Si vous voulez vivre l’expérience Guinness en France

Certains pubs irlandais et bars en France servent de la Guinness à la pression.

À la maison, faute de mieux, vous pouvez opter pour la canette ou pour la bouteille. Elle contient une petite bille remplie d’azote, de 3 cm de diamètre environ.

Quand vous l’ouvrez, la pression va permettre à ce « rocket widget » de libérer son gaz dans la stout. Et hop, la bière se dote des mêmes qualités gustatives (ou presque, diront les puristes) que si elle était servie dans un pub !

Pour vous croire sur l’Ile d’Émeraude, il ne vous reste plus qu’à rajouter une ambiance musicale « so Irish » en écoutant The Pogues, Altan, les Cranberries ou encore U2 et son indémodable « Sunday bloody sunday ».

 

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