L’Auld Alliance ou la plus vieille alliance du monde

Comme le dit le Général de Gaule en 1942, l’Auld alliance est la plus vieille alliance du monde. Elle traite d’une entente militaire entre l’Ecosse et la France contre l’Angleterre. Aujourd’hui restée dans les années et toujours célébrée lors des fêtes folkloriques, cette alliance demeure effective sur certains points. Qu’en est-il réellement et que faut-il savoir à ce sujet ?

Un traité de paix et de guerre

Jadis, les guerres  faisaient rage et les relations interétatiques se limitaient parfois à des traités de paix ou de guerre. L’Auld Alliance est considérée jusqu’à présent comme une alliance de paix éternelle entre l’Ecosse et la France.   

L’alliance prévoit une contre-offensive contre l’Angleterre par l’un des États signataires si l’autre subissait une attaque anglaise. En fait, l’autre État devait littéralement envahir l’Angleterre. Ainsi, à l’encontre de la Grande-Bretagne, ce serait un traité de guerre.

Mais les termes du traité dépassent de loin cette approche, car la France fournissait une aide militaire conséquente à l’Ecosse en 1336. Un corps de défense militaire a même été envoyé pour assurer la protection du roi de France après le siège d’Orléans.

S’ensuit le déplacement de plusieurs seigneurs écossais vers la France comme Stuarts de Darnley qui n’est autre que le seigneur d’Aubigny, installé autrefois dans le Nord du Berrye. 

Une marque de l’alliance Ecosse-France

L’Auld Alliance a été accepté par Louis VII de France en 1165 suite à la requête de Guillaume le Lion qui lui envoya une ambassade. Ce n’est que le 23 février 1296 que la ratification par le parlement écossais a eu lieu.

En France, la plus ancienne trace écrite date du 23 octobre 1295 où les ambassadeurs de Jean d’Ecosse et de Philippe Le Bel ont apposé leur signature sur le traité. Même si l’Angleterre n’a jamais été envahie, la bataille de Flodden Field en 1513 prouve l’existence et l’application de l’alliance en question.

En 1336, avant la guerre de Cent Ans, le roi Philippe de Valois fournit une aide militaire au roi d’Écosse David II alors en exil en France, suite à une décision d’Édouard III d’Angleterre.

Il faut noter que Jeanne d’Arc a été aidée par des archers écossais lors du siège d’Orléans en 1429.  

Le but du traité

Suite à la lecture du traité ratifié, l’on sait que cette alliance avait pour but de créer, voire renforcer l’amitié entre les deux royaumes et notamment leurs sujets. Elle devait également favoriser les échanges commerciaux et surtout militaires. En effet, l’alliance a permis de sceller le pacte d’assistance militaire entre l’Ecosse et la France aux dépens de l’Angleterre.

Dans le traité, une clause spéciale s’accorde sur une formation militaire et marine entre les deux royaumes pour être suffisamment fortes face à leur ennemi commun. D’autres clauses prévoyaient des échanges culturels.

D’autres échanges universitaires avaient également lieu, principalement par l’intermédiaire de la Franco-Scottish Société. Cette association devait faciliter l’arrivée et les études en France pour les étudiants écossais. Le Comité de Patronage créé par les professeurs Lavisse et Octave Gréard avec Patrick Geddes en 1889 plaçait également des étudiants de par le monde dans les universités françaises.

Le renforcement de l’alliance par le mariage de Marie Stuart

Outre la fameuse garde composée d’Écossais de Charles VII en 1422, la garde d’élite personnelle du roi qui a perduré jusqu’au XIXème siècle, l’amitié entre l’Ecosse et la France a connu un autre scellement lors du mariage de Marie Stuart, reine d’Ecosse, avec Dauphin François, le futur François II.

Marie Stuart est en effet la fille de Marie de Guise et du roi Jacques V d’Ecosse. Son union avec le roi François II n’avait pour objectif que de renforcer les liens et les droits de la France sur l’Ecosse et vice-versa. C’est alors qu’après la mort de son mari et à ses 19 ans, la reine Marie de Guise est revenue en Ecosse.

Mais elle a dû revenir en France pour son fils Jacques VI en 1567, sept ans seulement après son départ.

Le traité d’Edimbourg 

Le traité d’Edimbourg, ratifié par le parlement écossais le 6 juillet 1560, est le contrat par lequel la France a renoncé à ses droits sur l’Ecosse. Il révoque une grande partie de l’Auld Alliance, principalement le concours militaire. Pourtant, une étude menée par l’historienne britannique Siobhan Talbott en 2011 a conclu que l’Auld Alliance n’a jamais été révoquée.

En effet, la reine Marie Stuart ne l’a jamais signé. Et même si officiellement, il permet de révoquer en partie l’Auld Alliance, tout prouve que son contenu ne le permet pas.

Actuellement, l’Auld Alliance reste une des histoires les plus marquantes entre l’Ecosse et la France. Elle est d’ailleurs évoquée lors des évènements folkloriques et sportifs.

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