L’immigration Irlandaise aux Etats-Unis

Au 19e siècle, vers 1840, il y avait plus de 8 millions d’habitants en Irlande.  En 1911, il ne restait plus que 4,1 millions de personnes sur l’île. Un peu plus de 50 ans ont suffi pour que sa population soit divisée par deux et qu’elle ne retrouve jamais le même niveau démographique qu’avant.

Deux millions d’Irlandais ont notamment fait le choix de l’exil, essentiellement vers les États-Unis et, dans une moindre mesure, au Canada.

Ce phénomène d’émigration massive se poursuivra tout au long du 19e siècle.

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Partir pour survivre pendant la Grande Famine

De 1845 à 1852, le mildiou décime les récoltes de pommes de terre. Ce champignon venu d’Amérique parasite très rapidement tous les tubercules, qui ne peuvent plus être consommés.

Or la « potato » est l’aliment de base de tous les travailleurs pauvres.  Ils ne parviennent plus à se nourrir et la Grande-Bretagne refuse de leur apporter une aide substantielle.

La misère s’installe, les gens sont dénutris. Plus d’un million de personnes meurent dans toute l’Irlande, que ce soit de faim ou suite à une épidémie (typhus, choléra…).  Les corps décharnés s’amoncellent dans les rues.

Des milliers de familles irlandaises, qui ne parviennent plus à payer leur loyer, sont expulsées de leurs terres par les propriétaires anglais.

Pour s’en sortir, les Irlandais mettent alors essentiellement le cap sur les États-Unis, une « terre promise » sur laquelle une nouvelle vie semble possible.

Une diaspora irlandaise dans le Nouveau-Monde

Soutenus par leur famille à l’étranger ou rassemblant leurs économies, des milliers d’Irlandais montent à bord de navires à Glasgow ou Liverpool.

Des cargos bondés, dans lesquels ils doivent supporter des conditions d’hygiène déplorables, la maladie (dysenterie, choléra, typhus) et la faim. De plus, durant les 5 à 9 semaines de la traversée, ils ne peuvent pas travailler pour gagner un salaire, ce qui aggrave leur pauvreté.

Nombreux sont ceux qui meurent dans ces « bateaux cercueils ».

Aux États-Unis, leur vie d’immigrant est dure. À New-York ou Boston, ils acceptent n’importe quel emploi afin d’être payés : manœuvre, domestique, soldat, livreur, allumeur de réverbères, etc. Ils doivent aussi apprendre la langue, la plupart d’entre eux ne parlant que le gaélique.

C’est pour cela que, dans les grandes villes, certains constituent des gangs qui s’affrontent avec d’autres bandes violentes (composées d’Américains d’origine ou de nationalités différentes).

Progressivement, à force de travail, ils s’adaptent à leur nouvel environnement urbain et connaissent une ascension sociale. Les Irlandais constituent des syndicats et des partis politiques, ils deviennent commerçants ou visent des métiers plus valorisants. Au début du 20e siècle, ils sont moins de 20% à occuper encore des emplois sous-qualifiés.

Ils restent pourtant très attachés à l’Irlande. Les immigrés irlandais vont notamment s’organiser pour envoyer de l’argent à leurs familles restées dans l’île. Ils vont aussi fonder le mouvement nationaliste Fenina, qui veut libérer l’Irlande de la domination britannique.

 3 Irlando-Américains qui descendent directement des émigrants de la Grande Famine

émigration Irlande

Aujourd’hui, il y aurait plus de 30 millions d’Irlando-Américains aux États-Unis. C’est 5 fois plus que la totalité de la population irlandaise !

Parmi les célèbres descendants des émigrants qui ont quitté l’Ile d’Émeraude, il y a notamment :

John Fitzgerald Kennedy

JFK était l’arrière-petit-fils d’immigrants irlandais venus s’installer à Boston pour fuir la pauvreté et la dépression.

Il était lié par son père avec les comtés de Cork et de Wexford, et par sa mère aux comtés de Limerick et Cavan.

Les autres membres de son clan ont également réussi aux États-Unis, que ce soit en tant que policiers, politiciens (comme le père de JFK) ou prêtres.

Barack Obama

Deuxième Président ayant des racines celtes, Barack Obama est l’arrière-arrière-arrière-petit-fils d’un travailleur immigré ayant connu la Grande Famine en Irlande. Il s’appelait Falmouth Kearney.

En 1850, ce fils d’un cordonnier de Co.Offaly a embarqué à Liverpool dans un navire à destination de New-York.

Bruce Springsteen

Bruce Springsteen est aussi un descendant d’un émigrant ayant fui l’Irish Potato Famine. Il s’est d’ailleurs rendu en Irlande pour la première fois en 1985 et a raconté son histoire en 2009 dans un livre intitulé « Land of Hope and Dreams : Springsteen in Ireland ».

Christy Gerrity, son arrière-arrière-arrière-grand-père, avait tenté sa chance aux États-Unis quand l’Île d’Émeraude était en proie à la plus grande misère. En 1853, il a été rejoint par Ann, sa fille de 14 ans.

Bien des années plus tard, Ann est devenue la grand-mère de Marth O’Hagen. Marth a ensuite épousé Antony Springsteen. Tous deux seront plus tard les grands-parents paternels du Boss.

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