L’Italie n’a pas toujours ressemblé au pays que nous connaissons tous aujourd’hui !
Savez-vous par exemple que Turin et Florence ont été les capitales de la Péninsule ? Que Nice, une ville française, était autrefois italienne ? Que « la Botte » a longtemps été divisée en plusieurs États indépendants et distincts ?
Jusqu’au milieu du 19e siècle, chaque région avait sa propre histoire, culture et identité. Il a ensuite fallu plusieurs années au mouvement d’unification pour faire de l’Italie un pays véritablement uni.
Le mouvement Risorgimento (la Renaissance)
Lancé par des patriotes italiens, ce mouvement est soutenu par de nombreux intellectuels, artistes et politiques. Tous luttent pour libérer leur pays de l’oppression étrangère et unifier les régions en une seule nation.
Le Risorgimento se déroule en deux phases :
1848 – 1849
Charles Albert, roi de l’état Piémont-Sardaigne, lance la 1ère guerre d’indépendance. Il est à la tête d’un royaume prospère, tant sur le plan industriel qu’économique. C’est d’ailleurs à ce monarque que l’on doit les 3 couleurs actuelles du drapeau italien.
Pourquoi cette guerre d’indépendance ? Parce que la quasi-totalité de l’Italie est occupée par l’Autriche. Celle-ci souhaite maintenir son empire et retrouver le même équilibre géopolitique qu’avant la Révolution française. Une situation dont ne peuvent se satisfaire les Italiens ! Ils gardent en mémoire les traumatismes liés à l’occupation française(campagne d’Italie de 1796 puis celle menée par Napoléon Bonaparte en 1800). D’ailleurs, avant 1815, le pays avait déjà connu une certaine forme d’unité, puisque les états italiens avaient adopté des lois similaires.
Un premier soulèvement qui échoue. Les Autrichiens écrasent l’armée piémontaise lors de la bataille de Milan.
1859 – 1860
Les Piémontais ne s’avouent pas facilement vaincus ! L’offensive reprend en avril 1859 (Campagne d’Italie) quand le comte Camillo Benso de Cavour s’allie à Napoléon.
S’il devait y avoir une guerre contre l’Autriche, Napoléon accepte d’intervenir militairement. En contrepartie, en cas de victoire, la France pourra annexer Nice et la Savoie (qui appartiennent alors à l’Italie). Pour acter cet accord, Napoléon envoie des troupes dans la péninsule.
Un projet mis à mal par la signature de l’armistice de Villafranca, signé le 11 juillet entre la France et l’Autriche. Cavour doit démissionner.
Soutenu par les Anglais, Cavour annexe en janvier 1960 les états d’Italie centrale, qui deviennent piémontais. Un coup d’éclat rendu possible par l’organisation d’un Plébiscite (référendum), durant lequel les Italiens se prononcent en faveur de la création d’un royaume constitutionnel dirigé par Victor Emmanuel II.
Cavour choisit ensuite de respecter les accords initialement passés avec la France, en offrant Nice et la Savoie.
La campagne de Garibaldi en Sicile
Considéré comme un héros national en Italie, Giuseppe Garibaldi est un général qui a mené plusieurs batailles très importantes. Mais il est surtout entré dans l’Histoire du pays pour avoir libéré la Sicile de la domination autrichienne.
Le 11 mai 1860, il débarque à Marsala à la tête des « chemises rouges », une armée de volontaires qui a fait le voyage depuis Gênes. Il va multiplier les victoires et réussir à exiler François II, le Roi des Deux Siciles.
Garibaldi poursuit ensuite son périple en Calabre et en Campanie, qui intègrent aussi le royaume d’Italie.
La formation de l’État italien
L’Histoire de l’Italie prend un tournant décisif quand, le 17 mars 1861, Victor Emmanuel II monte sur le trône. Le premier roi d’Italie signe un traité avec la France, afin d’accélérer le processus d’unification.
Car il y a encore beaucoup à faire : Rome et Venise ne font pas encore partie de ce nouveau royaume. De plus, le Pape Pie IX s’est opposé à la désignation de Rome comme capitale de l’Italie.
La lutte pour faire de Rome la capitale de l’Italie
En 1866, l’Italie s’allie à la Prusse afin de mener un nouveau combat décisif en faveur de l’unification de son territoire. Elle gagne la guerre et, en octobre, Venise est (enfin !) italienne.
Le pays gagne aussi une plus grande autonomie sur la scène internationale.
Reste un point noir : sa capitale. Après Turin (de 1861 à 1864), elle se trouve désormais à Florence. Mais personne n’est satisfait : comme Cavour, décédé en 1861, le général Garibaldi ne pense qu’à Rome.
Le destin va alors donner un coup de pouce aux Italiens. En effet, pour rejoindre leur pays en guerre contre la Prusse, les troupes françaises quittent Rome en 1870.
Le 1er juillet 1871, Rome est officiellement proclamée capitale du pays.
Il faudra toutefois attendre après la Première Guerre mondiale pour que le pays soit réellement unifié. Jusqu’à cette date, Trento et Trieste vont rester sous la domination des Autrichiens.