Sir William WALLACE, le héros national de l’Écosse

Tour W. Wallace Abbey Craig Sur la colline d’Abbey Craig, du haut de cette tour élevée en mon honneur, vous m’apercevrez dans le lointain tenant mon épée à deux mains, avec la rage au ventre et mes valeureux compagnons à mes côtés lors de la bataille de Stirling. Nous étions inférieurs en nombre face à cette cohorte anglaise, mais c’était sans compter sur notre détermination à les bouter hors de nos terres et voir la liberté pour notre peuple s’imposer sur les rives de ce pont de bois et bien au-delà. Ma chère patrie, pour laquelle des fourbes m’ont supplicié afin de faire taire tous les preux de l’Écosse, restera quoi qu’il arrive un roc fier et altier devant la perfidie anglaise ».

 

William Wallace naît à Ellerslie aux alentours de 1270-1272. Il devient un jeune homme fougueux au tempérament belliqueux, de haute stature pour son époque, robuste et fin stratège il sera général d’armée à 25 ans. Son charisme naturel lui vaudra de rallier des fidèles, dont des nobles comme Andrew de Moray, contre le joug anglais. Son père d’origine galloise et celte est chevalier du comté d’Ayr, ville côtière le long du Firth of Clyde, et il a 3 fils mais William Wallace n’a pas droit au titre, c’est l’aîné qui sera fait chevalier. Sa position de cadet de la famille le destine au clergé. Il acquiert une certaine culture grâce à ses oncles ecclésiastiques ; il connaît le gaélique et le scots puis il apprend le latin et le français. William Wallace va s’illustrer très jeune à Ayr par des actes de représailles, comme en cette occasion où certains notables anglais pour des raisons obscures invitent quelques écossais à une réunion. A leur arrivée, ils sont capturés et prestement pendus. Des soldats anglais se trouvent hébergés dans des granges, William Wallace y met le feu et tous périssent brûlés vifs.

 

Statue de William Wallace

Des faits marquants et douloureux vont faire de lui un rebelle à l’Albion. Son père ainsi que son frère aîné sont tués par les anglais. Lors d’une altercation avec des soldats anglais à Dundee, Wallace tue l’un d’entre eux et se retrouve sur le champ mis au rang des hors-la-loi. Son statut de renégat l’oblige à trouver refuge dans les forêts épaisses de la région des Southern Uplands. Des compagnons de route participent avec lui à l’attaque de garnisons anglaises. Rien ne l’arrête face à cet ennemi séculaire, la colère qui l’anime fait qu’il ne mesure pas encore la rancune tenace du royaume d’Angleterre à son égard.

Son mariage avec Marion Braidfute of Lamington dans l’église de St Kentigern à Lanark semble véridique. Il est même question de la naissance en 1295 d’une petite fille prénommée Élisabeth. Quant à la mort de sa femme par le redoutable shérif de Lanark et la vengeance de Wallace, trop de zones d’ombres subsistent pour aller plus loin.

 

Ce n’est qu’à partir de 1297, quand William Wallace s’implique dans des actions répétées face aux anglais, que l’on peut plus aisément suivre sa trace. Entre 1294 et 1296, il vit sous la protection de son oncle Sir Ronald Crawford, shérif d’Ayrshire, protection qui s’est achevée avec sa mort par pendaison sous le règne d’Édouard 1er d’Angleterre. En mai 1297, la garnison anglaise de Lanark est décimée lors d’une insurrection menée par Wallace, c’est une attaque qui déclenche la première guerre d’indépendance pour l’Écosse.

 

La célèbre bataille du Pont de Stirling reste pour les écossais un jour héroïque marquant la consécration de William Wallace comme figure patriotique majeure : en ce jour fatidique du 11 septembre 1297, Hugh de Cressingham, alors trésorier des anglais, mena à leur perte les soldats anglais sous le commandement de John de Warenne Comte de Surrey. Vouloir faire traverser une armée de plus de 6000 hommes accompagnés de 350 cavaliers lourdement harnachés sur un pont en bois entourés de sols marécageux relevait de la folie. Wallace laissa Hugh de Cressingham s’avancer sur le pont, puis petit à petit comme tout restait tranquille, les soldats empruntèrent le tillac. Une fois un bon nombre passé, Wallace lança l’assaut avec à ses côtés Andrew de Moray. Première hécatombe anglaise après le pont, puis le pont cède sous le poids des chevaliers. Deuxième hécatombe dans les eaux froides des marécages. Complètement disloquée, l’armée anglaise où ce qu’il en reste s’enfuit. Les écossais savourent leur victoire. William Wallace devient un héros mais perd un noble compagnon de route, en la personne d’Andrew de Moray gravement blessé pendant le combat, qui meurt 2 mois après l’affrontement. A son retour de la bataille de Stirling, il est anobli et fait chevalier par Robert Bruce, futur roi d’Écosse en 1306.

 

D’autres batailles ont lieu et renforcent la notoriété de Sir William Wallace. Des villes comme Aberdeen ou Édimbourg lui ouvrent leurs portes. En février 1298, il est proclamé « Gardien du royaume d’Écosse », il fait régner l’ordre sur les territoires récupérés aux anglais.

Très rapidement, le rouleau compresseur anglais sous la conduite du roi Édouard 1er se met en marche, reprenant peu à peu les terres écossaises. Le 22 juillet 1298, l’Écosse perd la bataille de Falkirk, William Wallace regarde son étoile pâlir à jamais. Il perd peu à peu son titre de gardien et voit les nobles écossais se soumettre à l’Angleterre, souvent par peur de lourdes représailles. Il se rend en France quelques temps entouré de chevaliers dévoués. Son retour sur le sol écossais vers l’an 1304 l’amènera à sa perte. Wallace reprend une vie de hors-la-loi et se fait capturer non loin de Glasgow le 3 août 1305. Il est emmené à Londres le 22 août de la même année. Sir William Wallace, le héros de l’Écosse est accusé de haute trahison envers « son roi » et condamné à mort. Le lendemain commence son exécution d’une atrocité sans pareil. Son corps démembré, bien qu’éparpillé aux quatre coins du royaume pour éteindre les notions de rébellion et de liberté des écossais, n’arrêtera pas la notion d’indépendance. Celle-ci sera obtenue en 1328.

W. Wallace protecteur de l'Ecosse

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