
À l’image de la plante aux délicates fleurs violettes qui compose sa demeure, le lagopède est l’emblème des landes à bruyère d’Écosse. Cet oiseau terrestre est en effet très prisé pour la chasse, autant que par les passionnés d’ornithologie. Voici tout ce qu’il faut savoir au sujet de la grouse, comme le surnomme les locaux !
À quoi ressemble un lagopède d’Écosse ?
Avec son bec court, son long cou et ses petites pattes, le lagopède ou coq de bruyère s’apparente à un petit poulet. Il possède un corps rondelet recouvert d’un plumage dense qui s’étend sur ses narines et jusque sur ses doigts, indispensable pour supporter le froid qui règne sur les landes. Les plumes du mâle sont brun rougeâtre tachées de noir et celles de la femelle couleur chamois, avec un effet intensément écaillé. Ceci leur est bien utile pour se cacher des prédateurs que sont les rapaces ou pire encore, les chasseurs, qui les confondent alors avec la végétation. Sur les pattes et sous les ailes, le plumage est blanchâtre tandis qu’il est noirâtre au niveau de la queue courte. Quant aux yeux, ils sont brun foncé et cerclés de blanc. L’extrémité du bec noir est légèrement crochue. Enfin, le mâle comme la femelle portent deux petites caroncules rouges au-dessus des yeux. Lors de la saison des amours, ces lobes deviennent plus volumineux chez le mâle.
Les landes à bruyères, le refuge du lagopède
Il n’existe aucun autre oiseau sur Terre qui tire autant bénéfice de la bruyère. Espèce emblématique d’Écosse, le lagopède s’en alimente, s’y abrite et n’a pas trouvé plus confortable pour fonder son foyer. Situées entre 300 et 900 mètres d’altitude, les landes à bruyères constituent son habitat privilégié. Il ne s’en éloigne jamais à plus de quelques kilomètres. Cependant, les hivers rudes l’obligent parfois à rejoindre les terres cultivées, les prairies et autres tourbières, notamment dans la vallée de la Dee et les Borders.
Un oiseau territorial et monogame
Très territorial, le lagopède d’Écosse s’approprie un endroit dès l’arrivée de l’automne et n’hésite pas à devenir agressif pour défendre son nouveau domaine. Il est alors possible de l’apercevoir perché sur un rocher ou une motte d’herbe, des postes d’observation parfaits pour veiller sur son bout de landes. Monogame, il attend le printemps pour y attirer une femelle en se livrant à un vol nuptial. Levez la tête et vous le verrez très certainement tournoyer jusqu’aux limites de son territoire, prendre soudainement de la hauteur avant de se laisser tomber en direction du sol tout en battant vivement des ailes, queue en panache et caquètements rauques !
Son mode d’alimentation
Le lagopède d’Écosse vit dans un environnement artificiel, entretenu par les chasseurs en vue d’attirer davantage d’oiseaux à tirer. Pour cela, ils brûlent les bruyères qui forment des tiges ligneuses, procurant ainsi des abris rêvés pour l’espèce. Plus fertile, la terre laisse rapidement apparaître des pousses tendres particulièrement riches en éléments nutritifs. En hiver, elles suffisent à combler tous les appétits. Au printemps et en été, ce régime est complété par diverses plantes, des graines de graminées, mais aussi par des insectes dont se délectent les poussins. En automne, le lagopède se nourrit également de baies. Si vous en croisez en bordure de route en train de picorer, sachez que c’est pour ingérer des cailloux ! Quoi de plus efficace pour écraser les morceaux de bruyère dans l’estomac et favoriser une bonne digestion ?
Reproduction et nidification
L’accouplement se produit en avril. Le mois de mai est alors le moment idéal pour la femelle pour y pondre ses œufs. On en dénombre entre six et neuf, qu’elle couvera pendant trois semaines. Pour les accueillir comme il se doit, elle aménage au préalable un petit trou sous un buisson touffu, qu’elle tapisse d’herbes, de mousse et de bruyère. Les œufs de couleur crème ornés de taches sombres se dissimulent à merveille dans la nature. Il en est de même pour les oisillons duveteux qui portent des coloris de camouflage. Les parents les nourrissent durant six semaines et les réchauffent la nuit, tout comme en cas d’intempérie. Dans ce contexte, les conditions sont optimales pour bien grandir. Il ne leur faut d’ailleurs pas plus de treize jours pour savoir voler et ainsi être apte à fuir face au danger ! Néanmoins, la famille reste assemblée jusqu’à l’automne où il est temps de se joindre à d’autres congénères. Organisés en compagnies, les lagopèdes d’Écosse peuvent affronter l’hiver en toute sérénité.